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Dans le cadre de mon travail, j’ai été amenée à participer à plusieurs ateliers sur la Communication Non Violente. Je connaissais déjà cette méthode sans vraiment l’appliquer au quotidien. J’ai été frappée par la simplicité du processus et la qualité des échanges qui en découle lorsqu’on la met en place. Je souhaiterais vous partager un des outils de cette méthode de communication qui mérite d’être connue plus largement.

Genèse de la CNV 

La Communication Non Violente (CNV) a été inventée par le docteur en psychologie clinique Marshall Rosenberg dans les années 1960. Il s’inspire notamment de la pensée de Gandhi. La CNV est « une pratique qui invite à communiquer dans le respect des besoins, des valeurs et des sentiments de chacun. Elle encourage à se relier à ses émotions et à prendre conscience des peurs, des jugements et des interprétations qui nuisent aux relations »  La communication Non Violente Françoise Keller, 2020 

Cette démarche est humaniste et fondée sur la bienveillance envers autrui ainsi que l’empathie. L’objectif de la CNV dépasse la simple démarche de « développement personnel », et vise une transformation systémique de la société à travers le développement de nos compétences relationnelles.

              Un des principes de la CNV : reprendre la responsabilité de tes émotions 

Imaginons que vous vous retrouviez en situation conflictuelle avec un(e) ami(e). Cette personne arrive régulièrement en retard au rendez-vous que vous vous fixez. Vous ne supportez plus cette situation qui perturbe votre organisation et vous fait penser que vous n’êtes pas respecté.

Si l’on ne pratique pas la CNV et que l’on souhaite faire part de notre mécontentement, voici un exemple de la façon dont l’échange pourrait se dérouler :

Vous : « Tu es encore en retard. J’en ai marre, tu n’es jamais à l’heure, JAMAIS. Tu aurais pu me prévenir, je me serai organisé autrement.

Votre ami : je comprends que tu sois agacé, par contre, tu exagères je ne suis pas TOUJOURS en retard. J’ai été retenu par mon rendez-vous précédent et je ne pouvais pas t’appeler.

Vous : Peut-être que tu ne pouvais pas me prévenir, mais tu aurais dû l’anticiper, et si, tu es bien TOUJOURS en retard. Je suis désolé mais c’est un manque de respect et je ne veux plus que ça se reproduise.

Votre ami : je te trouve bien conservateur et susceptible aujourd’hui…Tu as de la chance je suis de bonne humeur, je ne me formalise pas et serai plus vigilent à l’avenir.. »

Dans cet échange, on trouve un compromis mais cela n’est pas vraiment satisfaisant sur le fond car nous sommes dans des « jeux » de pouvoir du type « bourreau », « victime », « sauveur » (cf. Le Triangle de Karpman). Votre ami semble vous faire une faveur en accédant à votre demande que vous tentez en premier lieu de lui imposer.

Tentons d’appliquer un des processus de la CNV afin de reprendre la responsabilité de ses émotions et d’établir un échange sain.

Le processus se déroule comme suit :

  • Observation : reprendre les faits le plus objectivement possible, sans jugement ou interprétation. Dans cette phase il est important d’éliminer tous les adjectifs généralisateurs du type : jamais, toujours, .. 
  • Sentiments : Quels sentiments ou émotions cette situation provoque chez vous ? Dans cette étape, il convient de prendre un temps avec soi pour comprendre ce que cela vient toucher afin de pouvoir le formaliser clairement. 
  • Besoins : quels sont mes besoins fondamentaux non satisfaits par cette situation ? 
  • Demande : quelle demande je peux formuler le plus clairement possible pour que mes besoins soient satisfaits ? 

Voici maintenant le même échange en appliquant le processus décrit ci-dessus :

  • Observation 

Vous : « Nous avions rendez-vous aujourd’hui à 10H00, et tu es arrivé à 10H40.

Votre ami : Oui, tu as raison, je suis en retard. »

  • Sentiments 

Vous : « dans ces situations je suis frustré car je me dis que j’aurai pu utiliser mon temps autrement. J’ai le sentiment de ne pas être respecté dans mon organisation et de ne pas pouvoir compter sur toi.

  • Besoins 

Vous : j’ai besoin d’être rassuré sur ces notions de respect et de confiance.

  • Demande 

Vous : Que pourrions-nous faire pour éviter que cela se reproduise ? »

Comme vous parlez de faits et de ressentis personnels, la personne en face comprend plus facilement qu’il est bénéfique de rechercher des solutions acceptables pour les deux parties. La discussion se fait sur le fond et il ne s’agit plus d’argumenter sur les « toujours » « jamais… ».

              La CNV au quotidien 

La CNV n’est pas forcément quelque chose de naturel et il est nécessaire de s’entraîner. Cela demande également beaucoup d’énergie. Ainsi, il est préconisé de l’appliquer dans des situations conflictuelles que nous avons à cœur de dénouer, ou avec des personnes qui comptent particulièrement pour nous, afin de nourrir positivement le lien et en profondeur. Savez-vous déjà avec qui commencer ? 😊 

Un grand merci à Nausicaa Meyer, Executive Coach, pour m’avoir intégrée aux ateliers, ce qui m’a permis de pratiquer cette méthode et d’en mesurer les effets positifs !

Référence complémentaire :  

Les 50 règles d’or de la Communication Non Violente, Anne-Laure Bosseli, Larousse 2019